Pennac et les modes de conjugaison : le conditionnel dans Des Chrétiens et des Maures, chapitre 1.
"- Je préférerais mon papa, répondit le Petit sans toucher à son potage.
Ce conditionnel présent hanta ma nuit.
Je préférerais.
Le Petit avait bien dit : "Je préférerais mon papa."
J'ignorais que le mode d'un verbe pût vous glacer le sang. Ce fut bel et bien le cas. Pour une raison que je ne parvenais pas à m'expliquer, ce conditionnel présent emprisonna ma nuit dans un sarcophage de terreur. (Métaphore lamentable, je sais, mais je n'étais pas en état d'en trouver une meilleure.) Pas même la force de me retourner dans mon lit. (...)